Michèle,
Je me souviens.
Images fugaces du lieu de travail.
2003, ton entrée – 2008, ton départ.
C’est inscrit sur ton CV que l’on a retrouvé.
Cinq ans de quotidien,
D’affaires en commun et de besoins d’acousticien.
Bureau voisin du tien, sous-sol, climatisation naturelle.
J’arrivais à 9h, bien après toi,
Présente plus tôt parce qu’un peu lente me disais tu.
Passage chez toi, « ma voisine », « Kergui ».
Rituel du matin.
Bouilloire en route,
Feuilles de thé roulées dans l’eau bouillante.
Importation directe de Chine par Régis.
Cigarette dans le bureau.
Dehors, sur le perron, c’est fait pour les cons
Enfin, tant qu’on ne dérange pas les voisins.
Et puis au sous-sol il n’y a que les souris et à nos fenêtres les lapins.
Petites histoires du matin, d’hier, de la journée.
Petites histoires du jour, qui amélioraient mon quotidien.
Ali et ses avances, qui voulait t’emmener au bled.
Promenade sur les remparts de Montferrand.
Photos d’un week-end en « Escapade lyonnaise ».
Petites histoires d’avant.
La pédiatre que tu m’as conseillée pour Clément,
Qui t’a proposée la pilule pour Gwenn.
Le choc de te rendre compte qu’elle n’était déjà plus une enfant,
Et qu’à partir d’un certain âge, ce n’est plus au pédiatre qu’il faut s’adresser.
Petites histoires de bien avant.
Ton accident de moto.
Comment un jour tu as repris le dessus,
Avec cette force qui te distingue ;
Avec cette force, que tu avais.
Comme j’aurais aimé te voir adolescente en footballeuse…
Quand il m’arrive d’écouter cette chanson, je te vois, j’imagine.
« La petite footballeuse de Sherbrooke – Avait les jambes un peu musclées
Plus proches de celles Ribery que celles d’Angelina Joly
Mais moi j’avoue qu’elle me plaisait – Au stade de l’université »
De petits souvenirs, qui peu à peu s’effacent de ma mémoire.
Qui se sont sans doute effacés de la tienne,
Avec certainement tant d’autres, Michèle,
Pour que tu mettes fin à ces recoins de soleil du quotidien.
Quand je pense à la Bretagne,
Maintenant je n’y vois plus ses paysages verts, la mer, les goémons.
Quand je pense à ta Bretagne, celle où tu reposes,
Amer, je ne vois que la pluie.
Demain, je reverrai ses belles couleurs d’après l’ondée,
L’océan, l’odeur des algues et les embruns.
Michèle,
Même quand ça ne va pas,
Quand on pense que rien ne va plus,
Et que demain plus rien n’ira ;
Il y a toujours un après demain
Qui vaut la peine d’être vécu ;
Michèle.
Paul Philbée – 17/06/2016
Texte écrit suite au décès de Michèle K. survenu en juin 2016
Ça m’a touchée…
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Ça m’a touché également.
Je mets ici ce texte pour ne pas oublier. M’y référer suivant les difficultés de la vie.
Merci à vous pour votre commentaire.
Paul
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Emouvant….les souvenirs s’estompent
au fil du temps…
mais on n’oublie pas vraiment….
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Peut-être pour certaines personnes. L’écrit permet le souvenir lorsque la mémoire vient à faire défaut suivant les aléas de la vie.
Merci Monett pour votre commentaire.
Paul
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Bonjour Paul, j’ai eu une amie très chère qui nous a quitté pour un autre voyage il n’y a pas longtemps et ce prénom Michèle qu’elle portait elle aussi, les souvenirs que vous avez égrainés, tout ça a fait resurgir en moi,les souvenirs de cette Amitié, si belle que j’ai encore la gorge serrée quand je pense à elle. Bon après-midi MTH
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Merci beaucoup Marie pour votre témoignage.
Paul
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A reblogué ceci sur Marie des vigneset a ajouté:
Je trouve cette lettre souvenir à Michèle très belle, elle remue en moi de beaux souvenirs avec mon Amie Michèle qui est partie il n’y a pas longtemps vers un autre univers, qui je l’espère est beau et lumineux . Merci Paul pour ce texte. MTH
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L’écrit permet de matquer les souvenirs avant que la mémoire nous fasse petit à petit les estomper.
Merci à vous Marie.
Paul
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Très bel hommage.
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Très beau texte. Ça me rappelle un proche qui s’est laissé couler au fond de l’océan tel un dauphin qui en a marre de tenter d’avoir la tête juste hors de l’eau.
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Les aléas de la vie, s’ils sont souvent répétés ou s’ils finissent par trop s’accumuler peuvent nous faire basculer.
Merci Denis pour votre témoignage.
Paul
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